Al'écart du ring, Kader se concentre, s'étire. Dans la vaste pinède, ça sent bon, il y a du soleil, la mer en contrebas. Ça le change de son quotidien, mais il reste tendu, méfiant. Détenu à Tarascon où il achève de purger trois ans de prison, Kader, 25 ans, participe aux premiers «Jeux pénitentiaires». Depuis lundi, 120 détenus des prisons de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, de Fresnes (Val-de-Marne) et de Corse s'affrontent entre Fréjus et Saint-Raphaël (Var), sur un modèle proche des JO : athlétisme, cyclisme, ping-pong, boxe… L'intérêt ? Retrouver de la confiance en soi, préparer la sortie, développer des relations différentes entre personnels pénitentiaires et prisonniers. Car tous concourent ensemble. Kader se dégèle un peu quand on parle de boxe. «Malheureusement, j'ai découvert ça sur le tard, en prison, dit-il. Quand je serai dehors, j'espère devenir professionnel, on ne sait jamais.»
«Agressivité». Il y a au moins un précédent : Mohamed Medjadji, qui avait découvert la boxe à Tarascon, avant de devenir plusieurs fois champion de France. Celui qui l'entraînait est là aujourd'hui : Jean-Pierre Di Stefano, ancien boxeur pro, enseigne bénévolement en prison, où il avait introduit le noble art en 1974. Il en a formé d'autres, qui interviennent dans plusieurs établissements. Quand un détenu mord vraiment, ils essaient de le suivre à la sortie, de l'orienter vers un club sérieux. «Quand ils commencent, raconte-t-il, ils