Aun peu moins de 17 ans, Matthieu Saunier est sélectionné pour la première fois en équipe de France de jeunes. Un déclic : «Tu te dis que, si tu es appelé, c'est que tu fais partie des joueurs qui ont du potentiel et que tu dois sûrement avoir les qualités pour faire une carrière.» L'année suivante, il signe son premier contrat pro, lui et ses proches ne s'enflamment pas. Une sagesse héritée de son père, qui a vu de très près le haut niveau mais s'est arrêté en 3^e division : «Il m'a tout de suite dit de m'accrocher et de ne pas lâcher ; signer un contrat, ce n'est pas l'aboutissement.» Aujourd'hui en Ligue 1, Matthieu Saunier ne l'oublie pas : «Je joue pour moi, mais aussi pour lui. Si je fais une belle carrière il sera le plus heureux du monde. Au début, je l'appelais après chaque rencontre. Maintenant que les matchs passent à la télé, il me laisse un ou deux jours pour me dire ce qu'il en pense. Son avis est important, lorsqu'il est content de moi ça me fait plaisir. Et, si j'ai été moyen, je me défonce le match d'après pour que mes parents soient encore plus fiers de moi.»

Matthieu Saunier ne se fixe pas d'objectifs à terme : «Quand tu commences le foot, tu ne peux pas te dire "l'année prochaine je vais signer dans tel club". Après, c'est sûr que tu as des rêves, des envies, tu veux gagner des trophées, jouer en équipe de France, mais ce n'est pas facile.»

Celui qui a été formé à Bordeaux espère un jour avoir une chance d'évolu