Valérie Fourneyron n’a pas traîné. Trois mois après sa nomination au ministère des Sports, elle remet sur le tapis ce sujet qui fâche : la rémunération des agents. Son projet de loi, dont la première mouture circule pour consultation depuis un mois au sein du microcosme sportif, devrait être examiné par le Parlement fin 2013 dans le cadre d’une loi plus générale sur le sport. Il envisage ce grand bond en arrière : le paiement des agents par les sportifs qu’ils sont censés représenter. Et donc d’abolir en partie la loi scélérate de 2010 autorisant le paiement par les clubs, porte ouverte à toutes les combines.
Entre les débats et les missions d'information parlementaires qui se succèdent depuis cinq ans, tout a déjà été dit sur le sujet. Par Michel Platini, président de l'UEFA : «Si le club verse une commission très élevée à l'agent, c'est souvent parce qu'elle permet de dissimuler une rétrocommission.» Ou Philippe Piat, président du syndicat des joueurs (UNFP puis FIFPro) : «Si on veut assainir le système, éviter les surcommissions et les rétros, il faut que le joueur paie son agent.» Et même Bertrand Cauly, président d'un syndicat d'agents soucieux de faire le ménage dans une profession controversée : «L'agent de club ou payé par le club ne sert à rien, car l'essence de notre métier consiste à payer le joueur. Quand il paie son agent, il est responsabilisé sur son coût et ne lui versera pas n'importe quoi.» Les combines concernent essentiellement l