La scène se déroule samedi après-midi à Marseille, veille de la victoire (1-0) de l'OM devant Evian-Thonon-Gaillard, très loin du Stade-Vélodrome. Au cœur d'une cité des quartiers Nord réputée pour le dynamisme de son trafic de drogue, une fête est organisée par le centre social, pour occuper le terrain, ne pas le laisser aux dealers. Des mômes de tous les côtés, des stands, des jeux et un petit tournoi de foot qu'est venu soutenir très discrètement un footballeur professionnel, parce qu'il n'est «pas né dans des draps en soie» et que ses cousins habitent les quartiers Nord. On ne l'a d'abord pas reconnu. Tee-shirt américain, bermuda et claquettes, André-Pierre Gignac, amaigri, chahute avec les gamins, leur raconte comme il était fier à leur âge quand son père l'a pris en photo avec l'attaquant allemand eighties Klaus Allofs.
Omoplates. On avait croisé le garçon l'an passé : il avait plus de joues et bien moins d'enthousiasme. Il traînait parfois sa peine sur la pelouse, plus souvent sur le banc. Gignac a retrouvé la confiance. Il ose, frappe tous les ballons qui passent, ne se pose plus de question. Et comme chez lui le sportif détermine le reste, il rayonne. Un symbole du renouveau de l'Olympique de Marseille, qui réalise un début de championnat parfait : six victoires en six matchs après celle d'hier. L'an passé après six journées, l'OM était dernier avec 3 malheureux points.
Après le match d'hier, Gignac rayonnait encore. Au moment de qui