Une ville abasourdie, un club en plein cauchemar, une icône du sport fracassée… Et un procureur de la République qui cogne aussi fort qu’un tir de Karabatic. L’enquête sur les paris suspects autour du match Cesson-Sévigné - Montpellier du 12 mai n’a pas fini de secouer le monde du hand.
Le procureur remonté
Hier après-midi, Brice Robin, procureur de Montpellier, a indiqué lors d'une conférence de presse que les joueurs impliqués dans l'affaire sont susceptibles d'être mis en examen pour délit de corruption sportive et devraient être placés sous contrôle judiciaire. Plusieurs éléments sont à ses yeux accablants et constituent des éléments à charge : des paris anormalement élevés (87 880 euros, «40 fois ce qui est normalement parié à la mi-temps d'un match de handball»), le taux des parieurs misant sur Cesson en tête à la mi-temps (99,94%), un placement géographique uniquement dans trois lieux : Montpellier et alentours, Paris et sa banlieue, Rennes. De plus, tous les paris ont commencé à 10 heures et, «en une heure, près de 90 000 euros ont été engagés». «Tous ces paris ont été pris par multiples de 100 euros», un montant qui ne nécessite pas de révéler son identité. «Les joueurs ont ainsi gagné 252 880 euros. […] C'était le match idéal pour parier», explique le procureur, qui n'hésite pas à employer les termes de «pacte de corruption» ou de «match arrangé».
Les enquêteurs ont eux aussi acquis cette certitude et mette