Se jouant des embouteillages parisiens, Daniel Elena a «pointé dans la minute» au rendez-vous. Sans doute une déformation professionnelle pour celui qui, depuis quinze ans, occupe le siège à la droite de Sébastien Loeb. Voilà «trois quinquennats», précise l'intéressé, qu'il est l'horloge superprécise et le GPS ultra-sophistiqué du pilote alsacien, reconnu comme la référence mondiale absolue dans le domaine de la conduite sur routes et chemins. A tel point que cet indissociable binôme Loeb-Elena pourrait (devrait), dès ce week-end sur les routes du rallye de France, accrocher une neuvième couronne mondiale à un palmarès depuis longtemps unique.

Pour ce Monégasque qui va bientôt fêter ses 40 ans, il s'agirait là d'une gourmandise ultime dont il n'osait même pas espérer déguster quelques miettes lorsque, gamin, il se rêvait lui-même pilote ou «n'importe quoi d'autre» dans le monde du sport auto. «Je voulais y faire ma vie. J'ai suivi une formation de mécanicien en pensant que ça pourrait me servir pour approcher ce monde-là. J'ai bien essayé le pilotage, mais ça n'a convaincu personne.» Daniel Elena est donc devenu copilote par défaut. Il s'est découvert une rigueur qu'il ne soupçonnait pas et la capacité de rester concentré pendant des heures sur une carte routière pour étudier le parcours d'un rallye, tout en respectant un timing se jouant à la seconde. Il s'est aussi surpris à résoudre instinctivement d'interminables exercices de calcul men