Stade Géo-André à La Courneuve. En bas des tours, des joueurs de football en maillot noir et jaune s'échauffent sur le terrain. Ils ne sont pas fans de Samir Nasri, Karim Benzéma ou Franck Ribéry mais plutôt d'Aaron Rodgers, Ray Lewis ou Peyton Manning. Normal, ce football se joue avec casque et épaulières, et le contact est roi. Le Flash est un acteur omniprésent dans la ville, tant grâce à ses succès sportifs qu'à son implication sur le terrain social. Ce poids lourd du championnat de France de football américain compte 438 membres, toutes catégories d'âge confondues. Ce qui le place, en termes d'effectifs, au même niveau que les 401 licenciés du football, sport généralement plus courtisé. «Dans un pays régi par la dictature du football, on bénéficie de l'intérêt de ceux qui sont attirés par un sport original», juge Julien Luneau, président du Flash depuis 2005.
Depuis 1997, le club a remporté neuf casques de diamant, la plus haute distinction du championnat de France. Les joueurs ont aussi disputé trois finales de l'Eurobowl, regroupant les meilleurs clubs d'Europe, en 1998, 2006 et 2009. Ces performances donnent une place toute particulière au Flash dans la cité de Seine-Saint-Denis. «Quels que soient ses résultats, le club de foot de La Courneuve n'atteindra jamais le niveau national. Il faudrait la venue de Qataris, ironise Eugène-Henri Moré, adjoint (Parti de Gauche) aux sports et à la vie associative. Ce sont deux mondes différents, incomparables