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Libé des géographes

La F1 à la conquête des nouveaux marchés

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A l’origine cantonné à l’Europe et aux Etats-Unis, le championnat du monde essaime désormais ses courses jusque dans les émirats et les pays d’Asie. Pour le bonheur des sponsors et des organisateurs.
par Pascal Gillon, CNRS université de Franche-Comté, co-auteur de l’Atlas du sport mondial (Autrement)
publié le 11 octobre 2012 à 19h16

Fin septembre, à propos du Grand Prix de France de F1, Valérie Fourneyron annonce que le budget du ministère des Sports «n'a en aucun cas vocation à contribuer au financement direct d'un tel événement, géré par une entreprise commerciale, ni à en couvrir les éventuels risques financiers».Parallèlement, la Russie et la Thaïlande négocient la création de nouveaux Grands Prix pour 2014. La F1 est-elle devenue un sport trop coûteux pour la cinquième puissance économique ? Ou bien traduit-elle l'émergence de nouvelles puissances depuis les années 2000 ?

Un sport d’abord européen

L’émergence de l’industrie automobile en Europe y enracine le sport auto. Initialement disputé sur six manches en Europe et une aux Etats-Unis, il faut attendre 1953 pour que le championnat du monde fasse une incursion en Argentine. L’organisation, en 1958, d’un unique Grand Prix du Maroc, puis l’implantation d’une manche en Afrique du Sud à partir de 1962, élargissent les terres de la F1 au continent africain.

Restant majoritairement en Europe, la discipline renforce sa présence sur le continent américain pendant les années 60 et 70 avec la création des Grands Prix du Mexique, du Canada et du Brésil. L’Asie (Japon, 1976) et l’Océanie (Australie, 1985) se joignent à la compétition. Culturellement et économiquement, la F1 se cantonne alors dans les pays occidentaux ou occidentalisés qui constituent son marché en termes d’audience télé et de sponsors.

Le tournant des années 200