Didier Deschamps, le 1er août à Paris. (photo Fred Dufour. AFP)
Dix jours qu’on ne voit que lui, qu’on n’entend que lui, au fil d’interventions médiatiques pesées au gramme près. Alors que les Bleus disputent ce soir (21 heures sur TF1) au stade Vincente-Calderon de Madrid face aux doubles champions d’Europe (2008, 2012) et champions du monde un match au sommet dans la course au Mondial brésilien de 2014, Didier Deschamps, l’entraîneur des Bleus depuis août, est monté au tas comme jamais.
Pour parler de quoi ? Mercredi à Clairefontaine, c'était le jeu. Et comme il était d'humeur, il a aussi parfois joué avec ses interlocuteurs : «J'ai dit aux joueurs de vous raconter que le match amical face au Japon [défaite 0-1 à Saint-Denis, vendredi] était important. Mais ils le pensaient de toute façon.» Rires dans les rangs. Sur le jeu : «On me parle souvent de l'importance du cœur du jeu [ce qui se passe au milieu du terrain, entre les deux surfaces de réparation, ndlr]. Mais les équipes mettent des buts dans les zones de vérité, c'est-à-dire les deux surfaces. Le cœur du jeu permet l'équilibre de l'équipe. Il est capital, mais voilà : ce n'est pas là qu'on marque. Je n'invente rien. Je n'ai pas inventé le football.» L'exergue dit la froideur et le pragmatisme de son auteur, mais il faut voir plus loin.
Scepticisme. Le cœur du jeu, ce fut l'antienne matraquée par Laurent Blanc, heureux (23 matchs de rang sans défaite) prédécesseur de D