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Patrice Canayer, pris à contre-pied

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L’affaire des paris, à laquelle sont mêlés les frères Karabatic, ébranle l’entraîneur culte du club de handball de Montpellier.
Patrice Canayer. (Photo Nanda Gonzague. Transit pour Libération)
publié le 15 octobre 2012 à 19h06

Il n'a «rien vu venir, rien senti». Comme les enquêteurs de police, comme le procureur de la République, on le croit sur parole. Dans le sport business, nul n'est à l'abri d'une catastrophe industrielle. L'affaire des paris présumés truqués, qui ébranle le Montpellier Agglomération Handball (MAHB), en est une. Elle est aussi majeure que l'est ce club pour les passionnés de hand.

Le MAHB est le grand œuvre de Patrice Canayer. Au nord de Montpellier, il reçoit au siège du club aux 800 gamins licenciés à travers tous les quartiers de la ville. Dans le salon Branko-Karabatic (père des joueurs Nikola et Luka, mort en 2011), il dit :«J'avais intégré la possibilité d'un tel accident, mais je ne pouvais imaginer avoir à le vivre. Toutes les nuits, j'échafaude les scénarios de ce qui a pu se passer…» «Un cocu magnifique», a persiflé Daniel Costantini, sélectionneur des Bleus de 1985 à 2001.

A Montpellier, il y a «Loulou» Nicollin pour le folklore, et Patrice Canayer pour la gagne. Chacun ici en est persuadé : un tel cataclysme n'aurait jamais dû s'abattre sur cet homme enraciné dans le succès, le culte de l'excellence et de l'éthique. En dix-huit ans, l'entraîneur et manager général du club s'est bâti un palmarès de Terminator, sans équivalent dans aucun sport collectif en France : 36 titres, dont 14 de champion de France, 11 Coupes de France, 1 Ligue des champions. Travail acharné, anticipation, obsession du détail : grâce à l'inextinguible volonté de Canaye