Si le club des Girondins de Bordeaux est l'une des équipes les plus discrètes de l'élite, il est aussi objectivement l'un des plus forts : quinze matchs de rang sans défaite en Ligue 1 avant la réception du Lille Métropole au stade Chaban-Delmas ce soir (21 heures sur beIn Sport 1), une 6e place au classement et l'impression que ça pourrait être beaucoup mieux si le club n'était pas distrait par une Ligue Europa qu'il joue sans arrière-pensée. Au sein d'un effectif de bon standing, le milieu gauche Ludovic Obraniak a une place à part : l'embellie a coïncidé avec l'arrivée, l'hiver dernier de ce joueur de 27 ans à la sensibilité old school, qui possède la faculté rare dans le milieu de faire aimer le foot aux plus allergiques. On s'est longuement posé avec lui avant de découper a posteriori par thèmes une (petite) partie de ce qu'il avait à dire.
L’odeur d’un match
«Je me rappelle l'odeur des barbecues lors des tournois que je jouais enfant ; la merguez ou les bonbons qu'on avalait en vitesse entre les matchs. Je l'ai retrouvé en CFA [championnat de France amateurs, l'équivalent de la 4e division, équipe réserve, où évoluent les jeunes joueurs ou ceux qui reviennent de blessure, ndlr] ensuite : il y a toujours un mec qui fait cuire des saucisses pendant les matchs. Je pense aussi à une odeur plus abstraite : celle du sang au sens figuré c'est-à-dire de la compétition, le souffre, l'ambiance autour du stade avant le match. Ça peut être les fumigènes, oui.
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