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Vendée Globe : la fragile sécurité des solitaires

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Radar . Malgré des systèmes électroniques sophistiqués, les bateaux risquent l’abordage. Pavant et Burton en ont fait l’amère expérience.
publié le 15 novembre 2012 à 20h16

La sécurité en mer n'est pas une mince affaire. Et lorsque, en moins de deux jours, deux bateaux engagés dans le Vendée Globe percutent un chalutier, on est en droit de se demander si cela obéit à la loi des séries et si les chocs subis par Kito de Pavant (Groupe Bel) et Louis Burton (Bureau Vallée) auraient pu être évités.

Comment des monocoques équipes de matériels électroniques aussi sophistiqués peuvent-t-il être aussi vulnérables ? Adrien Hardy, 28 ans, plusieurs fois engagé dans la Solitaire du Figaro et officier première classe dans la marine marchande, explique combien, lorsqu'on navigue en solitaire, ce risque est élevé. «La veille ne peut pas être permanente car les marins doivent se reposer de temps en temps, dit-il. De plus, les bateaux vont de plus en plus vite. Kito et Louis Burton allaient à près de 20 noeuds au moment de l'impact. Imaginons que le chalutier allait à 10 noeuds. Cela fait 30 noeuds en vitesse de rappochement.»

Visibilité. A ce calcul arithmétique, il faut ajouter d'autres paramètres comme la mauvaise visibilité. Sur un 60 pieds, très bas sur l'eau, elle est au maximum de 3 milles nautiques. «A 30 noeuds, cela fait un impact en moins de six minutes. C'est le temps d'aller chercher une tasse de café», explique Adrien Hardy.

Sur un voilier de ce genre, on ne voit pas grand-chose. L'horizon, par une bonne visibilité, est à 7 milles. De nuit, on aperçoit des feux à un peu plus de 3 milles. M