(Photo Frédéric Stucin pour Libération)
Chevelure en bataille et regard azur, il a une gueule d’ange. Il semble avoir grandi d’un coup en oubliant la carrure qui va avec. Sa petite voix trahit la timidité de ce jeune homme qui a fait de brillantes études et obtenu sans forcer son bac scientifique. Depuis, il est devenu pilote de Formule 1 au sein de la très modeste équipe Marussia. Charles Pic achève d’ailleurs sa première saison en ayant étonné les patrons d’équipe qui pourtant en ont vu d’autres. On promet donc un bel avenir en sport automobile à l’un des trois Français à s’y être illustré cette saison. C’est tout ? Presque.
En plus d'être jeune, 22 ans, et célibataire, il est né avec une cuillère d'argent dans la bouche. D'autres se la péteraient un peu. Lui, pas du tout. Charles Pic n'a pas donné rendez-vous dans un boudoir de l'ultrabranché hôtel Costes ou du très chic Royal Monceau où il a ses habitudes. De passage dans la capitale, il s'est simplement fait conduire par son attachée de presse, en Smart, jusqu'à l'entrée du parking de Libération. Là, pour être agréable au photographe, il a posé entre deux voitures au bout d'un plateau sombre, puis il a bien voulu se noircir les mains sur les murs couverts de suie pour suggérer le gars qui est capable de mettre les mains dans le cambouis, histoire de coller à l'idée (fausse) que l'on se fait de la compétition auto. Seule mauvaise habitude des jeunes pilotes biberonnés au lait du marketing, il s'est arrangé pour ne