Dire que la fièvre du rugby s’est durablement emparée du Nord semblera un chouïa intempestif. Néanmoins, samedi après-midi, quelques casques gaulois, bérets et pointes d’accents chantants pouvaient conférer à la Grand-Place de Lille des allures de Capitole à Toulouse. Jusqu’à inciter les thuriféraires locaux de l’ovalie à rêver d’accueillir un jour un France-Angleterre du Tournoi des six nations, tout en rappelant que, au printemps, l’équipe lilloise a frôlé l’accession en Pro D2.
Mais, si le rugby n’est pas encore en terrain conquis dans la ville de Martine Aubry, la nouvelle (et déjà amochée) pelouse du Losc n’en consentait pas moins à s’offrir avec un plaisir maso aux crampons des XV de France et d’Argentine qui allaient la biloquer en chœur.
Chèvre. Le deuxième test de novembre a constitué une première hexagonale : le toit du Grand Stade de Villeneuve-d'Ascq était fermé, à la demande du staff tricolore, corroborée par l'adversaire, ôtant au choc ce facétieux surcroît d'incertitude imputable aux aléas climatiques. Il n'y avait pas de vent, samedi soir dans le Nord, mais une bruine persistante qui aurait pu jouer des tours aux uns et aux autres.
C’est donc sur un sol artificiellement sec que les Bleus ont maté les Pumas 39-22. La victoire est si large qu’elle en ferait presque oublier une entame où l’on se prit à penser que le XV de France ne serait décidément jamais à l’abri d’une instabilité qui a déjà rendu chèvre plus d’un sélectionneur par le passé. Mais