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Libération
Portrait

Patrick Edlinger, mains nues ciao

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Le médiatique grimpeur, héraut de l’escalade libre, est mort vendredi à 52 ans.
Le grimpeur Patrick Edlinger lors d'une cérémonie à Paris, le 11 avril 1984 (Photo Joel Robine. AFP)
publié le 18 novembre 2012 à 22h26

Un garçon mince et sec, à la tignasse blonde et bouclée, suspendu d’une main au-dessus du vide, l’autre piochant calmement dans le sac à magnésie accroché à sa taille. Grâce et force mêlées, félinité et puissance, pureté du geste… L’image reste inoubliable. En une soirée,

la Vie au bout des doigts,

un film diffusé en 1982 dans l’émission

les Carnets de l’aventure,

faisait accéder à la notoriété un jeune Toulonnais, Patrick Edlinger, et brisait la confidentialité du petit milieu de la grimpe. On voyait l’éphèbe vivre sa passion en toute liberté, évoluer sur la falaise de Buoux (Lubéron), sans corde, à mains nues, en solo intégral. En quête de beauté.

Trente ans plus tard, le «Blond», comme on le surnommait, devait être, jeudi à Grenoble, l’invité vedette des Rencontres du cinéma de montagne. Mais le grimpeur ne viendra pas, parti pour une ultime ascension. Patrick Edlinger est mort, vendredi, à son domicile dans les Alpes-de-Haute-Provence, à l’âge de 52 ans.

«Orphelines». «Merci de m'avoir donné envie de grimper», «les falaises du Verdon sont orphelines, une icône s'en est allée» : depuis l'annonce de sa disparition, sur Facebook, Twitter et sur les forums d'escalade, s'expriment une peine profonde et surtout ce sentiment d'être orphelin, d'avoir perdu celui qui a donné envie, qui a aspiré les jeunes vers les falaises. Pour le journaliste Jean-Michel Asselin, son ami depuis vingt-cinq ans, auteur d'une biographie de Patrick Edl