Il lui aura fallu deux ans et demi pour raconter son bail à la tête de l'équipe de France (2004-2010). Raymond Domenech sort ce mercredi Tout seul, ouvrage à l'image du personnage. Celui d'un type soucieux de son image, brûlant de se justifier, la plupart du temps, concédant quelques erreurs, plus rarement. Le livre sort cinq mois après la fin en queue de poisson des Bleus à l'Euro 2012 (élimination en quart de finale, «affaires» Nasri et M'Vila...). Un calendrier pas anodin. La compétition «m'a permis de réaliser que le football français était capable de rencontrer des problèmes... sans moi», écrit Domenech.
Le technicien de 60 ans a pondu les 360 pages en solo. A quoi bon ? Pour se racheter une vertu ? Pourquoi pas... Mais, comme souvent dans les bouquins d'anciens managers sportifs - on pense au livre de l'ex-sélectionneur du XV de France Marc Lièvremont -, l'exercice est vain. Chacun raconte sa vérité, occulte ce qui l'arrange.
En revanche, le récit des six années de mandat Domenech a un intérêt fondamental : comprendre comment fonctionne un groupe de sportifs de haut niveau. L'ouvrage nous plonge dans un collectif aux forces multiples et contraires : un staff désuni (le portrait de l'adjoint Alain Boghossian, notamment, est peu flatteur), une fédération aux abois, des agents qui rodent autour de l'ensemble, des médias à l'affût de la moindre polémique. Bref, un vrai