Samedi en fin d'après midi, dans la douceur quasi printanière d'un Stade de France à moitié vide (36 500 spectateurs), les Bleus ont fait chaud au cœur. Bluffants d'abnégation, ils ont pratiqué un jeu vif et souvent inspiré, d'une solidité physique à toute épreuve (sans jamais pour autant basculer dans le cliché du «coupeur de tête» dont on avait grossièrement voulu les attifer). Et ils ont assuré le spectacle : avant (haka maison), pendant (deux essais, dont un de haute voltige) et après (prière, tour d'honneur, re-haka et haie d'honneur) le match qui clôturait leur série de test-matchs de novembre.
La France, elle, jouait en blanc, et elle n’a dû son salut (22-14) face à de si émérites Samoans qu’à l’extrême lucidité de son ouvreur, Frédéric Michalak (un essai transformé, quatre pénalités, plus un sens de la manœuvre à toute épreuve), et à un banc fourni qui lui a permis de négocier sereinement les… cinq dernières minutes. Et encore : assuré de la victoire à quinze secondes de la fin, le XV tricolore, lessivé, préférait tenter une pénalité, plutôt qu’aller chercher un ultime essai de prestige.
Solidaire. L'ombre d'un doute a ainsi plané à Saint-Denis, concernant le véritable niveau des Bleus qui, en trois semaines, viennent néanmoins d'engranger plus de superlatifs qu'au cours des trois ou quatre dernières années écoulées, finale de Coupe du monde comprise. Cela n'ôte (presque) rien à la performance d'ensemble, encore moins au calcul arithmétique :