Deux mois après l’affaire des paris suspects, le Montpellier Agglomération Handball (MAHB) carbure aux faux-semblants. Sur le plan sportif, cela lui réussit plutôt bien. Après avoir enchaîné, courant octobre, une série de défaites en championnat et frôlé l’élimination directe en Ligue des champions, le club a retrouvé son statut de terreur des parquets. Il pointe à la deuxième place au classement, derrière le PSG, et s’est relancé sur le plan européen en enchaînant ces jours-ci une double victoire contre le Partizan Belgrade.
Cette série a permis de jeter un voile sur «l’affaire» qui hante toujours le vestiaire et les dirigeants. Mais en coulisse, personne n’est dupe et les rancœurs sont loin d’être expurgées. L’éthique et la morale sportive, certes, mais pas à n’importe quel prix…
Aujourd’hui, en tout cas, c’est l’intérêt bien compris de chacune des parties qui a prévalu. En octobre, le club a vacillé et craint pour sa survie. Il a pu éprouver la fragilité de son modèle économique quand un gros sponsor s’est retiré (Brother) et que les défaites s’enchaînaient. Lorsque ses stars mises en examen pour escroquerie ont vu leur contrôle judiciaire levé, il n’a guère fallu plus d’une semaine pour les réintégrer à l’effectif. Nikola Karabatic, Dragan Gajic et Issam Tej ont aussitôt fait parler leur talent. Et, sous l’impulsion de Patrice Canayer - entraîneur qui excelle pour utiliser sans affect la quintessence de chaque joueur -, le rouleau compresseur du MAHB s’est remis en marche.