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Libération
Enquête

«T’as pas bien dormi ? Il faut pas que tu t’inquiètes, chéri»

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«Libération» a eu accès aux conversations téléphoniques entre les frères Karabatic, leurs compagnes et leur agent, échangées avant que n’éclate l’affaire des paris truqués qui a secoué le club de handball de Montpellier.
publié le 30 novembre 2012 à 22h06
(mis à jour le 1er décembre 2012 à 8h58)

Certains ne dorment plus la nuit. Ils paniquent. Ils peuvent être interpellés à n'importe quel moment. Alors, pour calmer leurs angoisses et organiser leur défense, les frères Karabatic, leurs compagnes et leur agent sportif s'appellent. Beaucoup. Toutes ces conversations, auxquelles Libération a eu accès, ont été interceptées par les enquêteurs dans le cadre de l'information judiciaire ouverte cet été à Montpellier sur des paris suspects, tenus lors du match contre Cesson, le 12 mai. Elles se déroulent entre le 25 septembre, date de la diffusion d'un reportage sur France 3 qui révèle l'existence d'une enquête, et le 30 septembre, quand les joueurs et leurs proches soupçonnés d'avoir illégalement parié sont placés en garde à vue (1).

Un agent rassurant…

Il est censé négocier des contrats et régir les détails de la vie quotidienne de ses sportifs. Le 25 septembre et pendant trois jours, Bhakti Ong, agent des frères Luka et Nikola Karabatic, devient leur conseiller judiciaire. D'abord, il les rassure : les avocats choisis sont «des vieux routiers», «des supers pros». Les joueurs et leurs compagnes n'auront pas grand-chose à faire : «Serrer les rangs» et «surtout fermer [leur] gueule». «Pas un mot tant qu'il n'y a pas d'avocat, ordonne Ong à Luka Karabatic le 27 septembre. Et s'il met quatre heures à arriver, il met quatre heures à arriver.» Le plus jeune des frères acquiesce. Quelques jours plus tar