«Je ne suis ni un aventurier ni un héros, je suis juste un privilégié.» Pourtant, si Arnaud Boissières, 40 ans, rêve toujours d'Henry de Monfreid, son navigateur préféré, sa 7e place lors de la précédente édition du Vendée Globe en fait un marin confirmé. Un tour du monde et six transats, ça vous forge un bonhomme. Gamin, ses yeux pétillaient de bonheur lorsqu'il suivait Titouan Lamazou pendant le premier Vendée Globe. Il avait alors 17 ans et son père l'avait conduit aux Sables-d'Olonne pour le départ. «Il avait fait ça pour m'aérer l'esprit, raconte l'Arcachonnais. J'étais atteint d'une leucémie. C'était mon moyen à moi de combattre la maladie.» Depuis, Arnaud Boissières a réussi son pari. Mais il se refuse à parler de revanche, plutôt de réjouissance. «Sur un bateau, s'il ne faut jamais oublier les bases pour le faire avancer, il faut prendre aussi du plaisir.»
Confiance. Ce principe, Boissières l'applique à tout moment. Ce garçon qui manie l'autodérision aussi bien que le winch se montre très sérieux sans en avoir l'air. Il a beaucoup appris à partager le pont d'un bateau avec des gars comme Olivier de Kersauson - lors de sa tentative de record du Jules Verne - ou Vincent Riou - au cours de la Transat Jacques Vabre 2009, où il termine 7e. Ce sera aussi son classement lors de la Route du rhum 2010. Il gagne la confiance d'Akena Vérandas, son sponsor depuis 2007. C'est avec lui qu'il va s'affirmer da