Marc Guillemot était l'un des vingt concurrents au départ du Vendée Globe 2012. Le 10 novembre, moins de cinq heures après le départ de la course autour du monde en solitaire et sans escale, il est obligé de rebrousser chemin et renoncer à repartir : la quille en titane de Safran, son monocoque, vient de casser. C'était sa deuxième participation au Vendée Globe. Lors de la précédente édition, il y a quatre ans, il s'était dérouté pour soutenir Yann Eliès, qui s'était fracturé le fémur dans le Pacifique sud, et il avait été reclassé 3e, ex aequo avec Vincent Riou, pour réparation donnée.
Cette fois, à 53 ans, il avait tout pour remporter cette course. Les ingénieurs de Safran (1), l’entreprise sponsor, avaient travaillé avec les architectes Vincent Lauriot-Prévost et Guillaume Verdier pour lui livrer un monocoque moderne, léger et performant, qui est d’ailleurs devenu l’un des modèles pour la classe Imoca (2).
Un mois après son abandon, Guillemot revient sur son état d’esprit dans les moments qui ont suivi, mais aussi sur quatre ans de préparation intensive où tout avait été minutieusement étudié, des menus à la musique, en passant par les sous-vêtements et les sacs-poubelle blindés.
Le retour aux Sables-d’Olonne 11 décembre, 3 heures du matin
«Depuis la veille 17 heures, je savais que la course était compromise, voire terminée. En revenant, au bout de la digue, j’ai croisé Bertrand de Broc, mon cousin, qui repartait. L’un commençait sa course, l’autre la terminait. Une demi-heure plus tard, à l’approche du ponton, je