On pourrait être tenté de rebaptiser Jean-Pierre Dick, du prénom de son père, Pierre-Richard, parfait homonyme de l’acteur comique, distrait et gaffeur. Mais ce serait une erreur ! Dick a effectivement un faux air de grand escogriffe un peu ailleurs, un rien lunaire. Mais, il cache, derrière une parole réfléchie et un discours retenu, un sens de l’organisation et un art du perfectionnisme qui en font l’un des compétiteurs les plus innovants de la flotte.
On est à l’été 2012. Sur le vieux port de Nice, Dick inaugure une statue érigée à la mémoire de son père. Cette queue de baleine stylisée rend hommage au fondateur des laboratoires Virbac. Depuis la disparition de son fondateur, voici vingt ans, Virbac a quadruplé son chiffre d’affaires et triplé ses effectifs qui se montent à 3 500 personnes. Jean-Pierre Dick, lui, a fini par s’éloigner de l’entreprise et devenir marin professionnel.
Engagé dans son deuxième Vendée Globe, il tient à rendre hommage à celui qui lui a montré la voie. Il dit : «Il a fait naître ma passion, l'a enrichie.» On est dans les années 70. Après une enfance voyageuse vécue en Afrique coloniale et aux Antilles, le père vétérinaire s'installe à Nice. Il découvre la voile, s'achète un petit catamaran, un Hobie Cat, et finit par dégoûter la bonne volonté de son épouse à force de dessalages. Jean-Pierre, 3e des enfants et premier fils, supplée la défection et devient l'indispensable équipier à bord des croiseurs que la réussite professionne