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Libération
Interview

«J’ai l’impression qu’on attend qu’on se mette à la faute»

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Gilles Cioni. 28 ans, Défenseur
publié le 21 décembre 2012 à 21h16

«J'étais à Furiani en tribune nord basse le 5 mai 1992, où 17 personnes ont connu la mort suite à l'effondrement d'une tubulaire [la tribune nord haute, ndlr]. J'avais 8 ans. Deux heures avant le drame, une connaissance m'avait permis de rentrer dans les vestiaires pour faire dédicacer mon album Panini aux joueurs bastiais et marseillais. J'ai des flashs : quelqu'un me jette sur la pelouse pour me sortir des gradins, le bruit des hélicos, ma mère qui donne son sang à l'hôpital de Bastia. J'ai signé au club l'année d'après. Ce club rayonne. Même aujourd'hui où il y a du foot à toute heure à la télé et où on fait tout ce battage autour de Messi ou Ronaldo, vous ne trouverez pas un gamin ici qui ne soit pas pour le Sporting. Concernant la suspension conservatoire, je constate que nous, Corses, faisons souvent jurisprudence : suspendre un terrain avant d'avoir entendu les intéressés et juger l'affaire, ça n'est arrivé qu'ici.

«J'ai aussi l'impression qu'on est scruté, qu'il y en a pour attendre qu'on se mette à la faute. En même temps, on s'y met parfois [une allusion au projectile reçu par le juge de touche du Bastia-Lille du 28 novembre]. Nous avons de gros efforts à faire vis-à-vis de nos supporteurs. Mais on ne peut pas dire n'importe quoi. Quand le journaliste de Canal + Pierre Ménès dit qu'on ne se sent pas en sécurité à Furiani, je ne comprends pas. Il y a beaucoup de femmes dans les tribunes [plus que partout ailleurs en Ligue 1 aujourd'hui], de