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Libération
Interview

«J’avais l’étiquette de joueur blessé, il a fallu partir»

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Sylvain Marchal. 32 ans, défenseur central
publié le 21 décembre 2012 à 21h16

«Entre 19 et 22 ans, j'ai été continuellement blessé : ligaments croisés du genou, ligament latéral de la cheville, ménisque, fracture de fatigue [fissure de l'os, ndlr]. Je n'y voyais pas - et n'y vois toujours pas - une injustice pure. Je sortais. J'étais moins sensibilisé à la diététique ou au fait de boire sans arrêt pour nettoyer l'organisme et drainer les muscles. Et j'avais énormément donné dès 15 ans, y compris dans les sélections de jeunes, sans vraies vacances. Les joueurs qui parviennent à rester tout en haut entre 15 et 35 ans sont rares, et ce sont des monstres physiques : Thierry Henry, Nicolas Anelka… Beaucoup disparaissent. D'autres se révèlent à 22 ans. Moi, j'ai connu les blessures. Et les rechutes. Du coup, je m'écoutais beaucoup : "Tiens, là t'es pas blessé." Tu y laisses une énergie folle. J'avais un petit contrat : je n'ai pas culpabilisé par rapport au salaire. Mais j'avais l'étiquette de joueur blessé dans mon club de l'époque [le FC Metz] et il a fallu partir.

«Ces blessures m’ont changé en tant que joueur. Avant, j’étais dans l’impact et le duel. Après, j’ai moins recherché l’affrontement physique : plutôt que de me dire "tu rattraperas le coup" en faisant parler la puissance sur quelques appuis, je faisais les 3 mètres supplémentaires sur le terrain plutôt que de devoir m’arracher le cas échéant. Un aveugle entend mieux : j’ai développé l’anticipation, la lecture du jeu. Je suis aussi devenu plus vigilant sur mes passes et mes cont