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Libération
Interview

«Je prends la suspension : on m’a coupé les jambes»

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Julian Palmieri. 26 ans, Milieu de terrain gauche
publié le 21 décembre 2012 à 21h16

«A15 ans, j'étais à l'Olympique lyonnais depuis huit ans et j'avais terminé meilleur buteur et meilleur passeur de la deuxième phase du championnat national : j'étais sûr d'avoir un contrat stagiaire [portant sur trois ans, ndlr], mais ils ont fait signer quelqu'un d'autre. Vous ne pouvez pas savoir ce que j'ai ressenti. Ils m'ont expliqué que l'OL m'avait fait, que j'étais là grâce à eux - "surtout pas", j'ai répondu : j'ai feinté une gastro le temps d'aller faire un essai à Bastia. Qui me prend. A 17 ans, le club me fait une promesse : un contrat d'un an plus un an renouvelable [indexé sur les performances durant la première année]. Là-dessus, je me fracture un orteil, je m'embrouille avec un dirigeant pour une histoire d'horaire, et le mec me sort : "Tu auras un contrat amateur ou rien." Je me tire : "Oui patron", ce n'est pas mon genre.

«Je fais des essais, dont un au FC Bruxelles : cette nuit-là, le club me fait dormir dans un hôtel de passe. Je signe deux ans en Italie, à Crotone en 2e division. J'ai été révélation de l'année devant Sebastian Giovinco [aujourd'hui attaquant international de la Juventus de Turin], mais ça se passe mal avec les joueurs. Je n'ai pas confiance, et dans ces cas-là je m'en vais. Mais j'ai un contrat. La Ligue italienne me laisse le choix, huit mois de suspension ou 250 000 euros d'amende. Je n'ai pas un rond. Je prends la suspension. On m'a coupé les jambes. Je suis chez mes parents. Je