«Footballeur est un métier où tu peux devenir parano. Parfois, j'ai en quelque sorte créé - ou exagéré - une injustice pour surmonter des situations difficiles. A 15 ans, au centre de formation de l'AS Saint-Etienne, celui qui était chargé des tests physiques a expliqué à mon coach que je n'y arriverai jamais. Et le mental ? Et la technique ? Mon coach m'a raconté ça quelque temps plus tard, sans doute pour créer chez moi les conditions d'une révolte. Lors de ma dernière saison à Saint-Etienne [en 2006-2007, ndlr], ça va mal : la pression du capitanat, les attentes par rapport à mes saisons précédentes, un trou physique, des problèmes perso… Je l'ai mal pris : "Ils n'ont pas de mémoire, avec tout ce que j'ai donné…" Les dirigeants étaient dans l'immédiat, ils n'avaient peut-être pas le luxe de l'affectif. Mais je ne voulais pas l'entendre. Hé bien, j'ai sorti à ce moment-là les quatre ou cinq meilleurs matchs de ma vie, j'avais l'impression de jouer ma carrière à chaque fois, comme s'il fallait aussi que je compense sur le terrain le fait d'avoir fait la gueule à tout le monde toute la semaine. Je peux donner un troisième exemple.
«J'étais au Racing Club de Lens en 2007, quand Daniel Leclercq est revenu en tant que coach. Il me fait le truc sur l'affectif les quinze premiers jours. Avant un match contre le Paris-SG, alors que j'ai une entorse au genou, il me prend à part : "Tu joues, j'ai absolument besoin de toi." J'y vais. Je suis nul. On prend 3-