On aura enfin cerné la vérité professionnelle de l'entraîneur niçois, Claude Puel, samedi, une demi-heure après la défaite (0-3) des Azuréens au stade Gerland contre des Lyonnais copieusement trimballés. On a demandé à Puel, ex-meilleur coach français du temps où il ourdissait la montée en puissance du Lille olympique sporting club et ex-moins que rien quand il plantait l'Olympique lyonnais (2008-2011), si ses jeunes Niçois, brillantissimes dans l'expression technique et collective, n'avaient pas manqué de dureté contre les stars lyonnaises. La question nous a valu un regard glacial. «Dureté ? De quoi ? C'est quoi ?»
Un ange passe. Puis celle-là, une sorte d'arme absolue à l'échelle d'un soir de match dans l'Hexagone : «Je ne sais pas si on a vu le même match.» A cet instant, cet homme réservé est furieux. Pendant le match, il n'avait même pas eu un regard pour les supporteurs lyonnais du kop nord qui l'ont traité d'«enculé» sur tous les tons, un coup sur du Jacques Brel, un coup sur la musique du générique de l'Ile de la tentation, un coup sur I Will Survive - des heures de travail avant le match - pour lui faire payer ses années lyonnaises. Mais là non, il ne peut pas laisser passer.
A l'autre bout de la pièce, ses joueurs s'éclipsent en rasant les murs : les 20 ans de Valentin Esseyric (il en fait 16), les 19 ans d'Alexy Bosetti (16 aussi), les 16 ans de Neal Maupay (disons 14) s'évanouissent sans un mot. Le défenseur Timothée Ko