Depuis deux ans, Eric Bellion et son coéquipier non voyant, Olivier Brisse, affrontent vents et marées à bord du Team Jolokia. Déjà pas banal. Sur ce bateau, qui porte le nom du piment le plus fort du monde, ils s'apprêtent de surcroît à embarquer lors des plus grandes courses de voile de la planète avec une vingtaine d'équipiers d'âge, de sexe, de handicap, de milieux sociaux et culturels différents. Un mélange peu courant dont le but est de prouver aux entreprises que la diversité est une valeur ajoutée.
Pour faire passer le message, les deux amis lèveront l’an prochain l’ancre d’un monocoque VOR 60, lors de la prestigieuse course Rolex Fastnet Race. Jusqu’en 2016, les 21 autres équipiers alterneront les compétitions à leurs côtés : Sydney-Hobart, Transpac, Middle Sea Race et Québec - Saint-Malo.
A 36 ans, Eric Bellion porte la double casquette de capitaine du navire et du projet (avec Pierre Meisel). En 2006 déjà, il part pour un tour du monde de deux ans avec deux copains pour réaliser son «rêve de gamin». Dès cette époque, ils veulent donner un sens à ce voyage et le partager avec «des personnes qui ne peuvent pas larguer les amarres». Rapidement, son coéquipier pense à ses deux cousins infirmes moteurs cérébraux et l'équipe prend contact avec l'association la Passerelle : «Nous leur avons proposé d'envoyer des photos régulièrement. Puis on s'est dit que ce n'était pas assez, qu'il faudrait les emmener avec nous.» Mais le voilier de 8 m