Bernard Stamm et son ex-attachée de presse Véronique Guillou en novembre aux Sables-d'Olonne. (photo Remy Artiges pour Libération).
Les marins ont toujours des histoires extraordinaires à raconter. Des histoires de passions folles, de caractères de chien, de personnages intrépides, indomptables et imprévisibles. Bernard Stamm fait partie de cette caste-là. De celles qui défient l'irrationnel. Plus entêté qu'une mule, le skippeur de Cheminées Poujoulat ne recule devant rien. Toujours aussi rebelle à 50 ans qu'il l'était à 12. Pourtant, avec son visage d'angelot aux cheveux bouclés, on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Ce qu'on lui accorde car on n'oublie plus le bonhomme une fois qu'on l'a croisé.
Cette rencontre-là, Véronique Guillou, trégoroise de son état, l'a faite en 1996. Elle cherchait alors à faire convoyer le Côtes- d'Armor de Vincent Riou, le figaro du conseil général où elle travaillait en tant qu'attachée de presse. Lorsque Riou arrive chez elle, à Perros-Guirec, il est accompagné de Bernard Stamm, totalement inconnu au bataillon. Pendant deux jours, Stamm, «born to be a sailor» tatoué sur l'avant-bras, raconte son projet : construire un bateau de ses mains. Véronique est tout aussi déterminée dans la vie que le jeune Suisse, surtout après avoir travaillé une vingtaine d'années auprès de Léo Ferré, puis trois ans avec Paco Ibañez. Elle est séduite par son histoire. «J'ai eu envie de l'aider, dit-elle. De toute façon,