Il y a là comme un conte de Noël. Deux hommes, un pur-sang et un rêve de folie. Pascal Treyve, 35 ans, boulanger, et Jean-Pierre Gauvin, 49 ans, entraîneur de chevaux, ont acquis en 2010 et pour 10 000 euros un pur-sang, Saônois, qui ne payait pas de mine mais qui est devenu une vedette du galop. Il a gagné en juin le prix du Jockey Club, qui couronne chaque année le meilleur des 3 ans. Inattendu et énorme : des propriétaires modestes, un «petit» entraîneur et un jockey débutant âgé de 21 ans qui battent la crème des pur-sang.
Saônois a déjà généré 1,7 million d’euros de gains mais ses deux détenteurs ont raté le coche en refusant, en septembre, une offre d’au moins 3 millions d’euros du Qatar. Depuis, Saônois reste sur deux performances décevantes. Il vient de se mettre en vacances pour plusieurs mois. Son duo de proprios raconte, sur ses terres du Forez, près de Saint-Etienne, les mois de folie, de joie et de doute.
Les débuts d’un propriétaire
Pascal Treyve : «Quand on achète un cheval, il y a le problème du prix, d'abord, puis la pension. Ici, c'est 1 300 euros par mois. A Paris, 2 000 ou plus. Chez les gros entraîneurs, 3 000. Ça fait réfléchir. Avant, j'avais un cheval, Cadran, coacheté sur Internet. Je le trouvais cher - 30 000 euros -, mais il me plaisait. Je me suis dit : "Tant pis si je me trompe, ce sera le premier et le dernier."
Très jeune, Cadran a été très bon. On m’en a proposé 150 000 euros, j’ai refusé. Pas envie de vendre : qu