On se souvient toujours de la première fois qu'on croise un homme comme Jean Le Cam. Sa façon d'observer, son silence, ses mots courts et secs comme une voile qui claque… Son humour et ses coups de gueule aussi. Elevé en baie de Concarneau aux embruns familiaux sur le bateau de son père, il navigue à 18 ans avec Tabarly, dont la personnalité a sans doute déteint sur le gamin qu'il est alors. C'est ce qui va lui donner son côté à la fois bougon et intimidant. Un chef-d'œuvre dans le genre. Ce marin pas comme les autres appartient à la secte des autodidactes qui sévissent depuis deux décennies à la Forêt-Fouesnant, ce village d'irréductibles Finistériens qu'un certain Olivier de Kersauson avait rebaptisé «la vallée des fous».
Expert. A 53 ans, l'homme des défis impossibles, 5e de la course au pointage d'hier, n'a rien de fou. Il aura à peu près tout fait sur un bateau, construisant carrière et réputation à coups de flair et de malice. Une Transat AG2R, deux titres de champion du monde de Formule 40, trois victoires dans la Solitaire du Figaro… Tout ça vaut son pesant d'or sur un palmarès de marin. Pourtant, rien n'est jamais simple quand on a voulu s'essayer à des projets de titans, que ce soit en multicoque 60 pieds ou en monocoque.
Un premier Vendée Globe en 2004, qu'il termine à la deuxième place derrière Vincent Riou, qui l'a passé dans la remontée de l'Atlantique. Un deuxième où le même Riou vient le secourir après son chavirage… Cette t