Lance Armstrong devrait donc avouer s'être dopé. Si on ne connaît pas encore les propos exacts qu'il a tenus à la présentatrice Oprah Winfrey, le refrain d'ensemble est attendu : «Je suis désolé, j'ai trahi mes amis, mes coéquipiers, les employés de ma fondation Livestrong.» Mentir puis venir s'excuser platement dans une émission de télé ou lors d'une conférence de presse est un classique du processus médiatique américain. Mais Armstrong obtiendra-t-il le pardon de la part du public ? Pas certain. Son mensonge n'a pas duré quelques semaines ou mois, mais des années. Surtout, au lieu d'esquiver le sujet, il s'est toujours montré extrêmement vindicatif dès qu'on mettait en doute la «propreté» de ses performances. Ses aveux n'en seront que plus savoureux.
Non seulement Armstrong a nié, mais l'une de ses principales tactiques a été de faire culpabiliser ses accusateurs, en instrumentalisant son cancer. « Si le dopage était la cause de ma maladie, alors il y aurait eu beaucoup plus de sportifs atteints du cancer, or je suis le seul», lâche-t-il en 1999, lors d'une interview complaisante avec Jean-René Godard, un journaliste ami qui portait parfois des bracelets jaunes Livestrong lors des inter