Le temps qui passe n’y change rien. Voilà cent trente ans que l’accès à la station suisse de Wengen se fait par un petit train à crémaillère, lent, bruyant, mal aéré, mais toujours ponctuel. Ce petit village de l’Oberland bernois, posé sur un immense plateau ensoleillé perché à 1 274 mètres d’altitude, avec pour décor les fameux sommets de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau, présente ainsi l’avantage de ne pas être accessible en voiture. Ici, le ski est roi.
Et la descente est sa reine, la plus longue de la Coupe du monde, avec 4 555 mètres à dévaler. C’est sur ce juge de paix, dédié à la vitesse (plus de 100 km/h de moyenne et une vitesse maxi supérieure à 150 km/h), que le technicien français Alexis Pinturault a choisi de s’illustrer, en inscrivant vendredi son nom au palmarès du super-combiné (une descente le matin, une pause et hop, un slalom).
Sur un tracé raccourci d’une quarantaine de secondes, Pinturault n’a concédé que deux secondes au meilleur temps de l’Italien Christof Innerhofer, un pur descendeur, et beaucoup moins aux quelques polyvalents, parmi lesquels l’Américain Ted Ligety. Mieux, il se plaçait dans le sillage immédiat du Croate Ivica Kostelic, et s’assurait avec soulagement de partir dans les temps des slalomeurs. Déjà sans retenue dans l’épreuve de vitesse, Pinturault explosait la concurrence lors du slalom, en réalisant de son propre aveu une des plus belles manches de sa carrière. Il a relégué Kostelic, vainqueur de l’édition précédente, à plus d’une se