Que retenir de ce Vendée Globe qui fut le plus rapide, le plus couvert par la presse et dont Virgile Caillet, directeur de KantarSport (qui mesure l'impact du sponsoring), expliquait dans le Figaro Nautisme : «Le panorama TV a évolué et les caméras embarquées renforcent l'intérêt. C'est une course que l'on a envie de suivre.» Certes, mais qu'en retenir, hormis un splendide combat livré par les deux premiers ?
La communication a tendu son grand ressort d’acier et envoyé chaque jour un flot d’images ininterrompu. Au bout du compte, il ne reste que l’écorce de l’écrevisse à la nage, car tout semble avoir été dévoré tout cru, jour après jour.
Le roman du grand large tenait parce que «le silence est la condition de la parole», comme disait le philosophe Jean-Bertrand Pontalis, décédé il deux semaines. «On attendait du récit venu du large qu'il garde du romanesque, avance Dominique Cardon, sociologue, spécialistes des images. Il me semble que la voile, ou du moins le Vendée Globe, est définitivement rentré dans un processus de "sportification".» Ce barbarisme désigne ces sports «qui ne l'étaient pas complètement, au regard de la dose d'aventure qui les structuraient, mais le sont devenus et sont totalement intégrés à la culture de la webcam et des réseaux sociaux», avance Cardon.
«Digue». Quelles traces garder ? Quels signaux, quels récits ? «Le flux d'images chasse un autre flux et ainsi de suite. A trop comm