Yann Eliès, skippeur malheureux de la dernière édition du Vendée Globe, où il s’était brisé le fémur et avait perdu son bateau au sud de l’Australie, revient sur la victoire exceptionnelle de François Gabart.
A quoi attribuez-vous la réussite écrasante du skippeur de Macif ?
Gabart a eu la chance de rencontrer un sponsor qui lui a fait confiance. Ensuite, il a réussi à tout mettre en œuvre en faisant les bons choix. Il a eu l’intelligence de faire appel à Michel Desjoyeaux et son écurie, Mer agitée. Mais François Gabart n’a pas signé un chèque en blanc. Lui aussi a su faire les choix qu’il fallait, car c’est quelqu’un de brillant et d’intelligent.
Le bateau est-il si différent des autres ?
Son monocoque est, à 80%, issu de la réflexion du chantier CDK, situé à Port-la-Forêt et tenu par Michel Desjoyeaux et son frère Hubert, décédé l'an dernier. Maintenant, tous les détails qu'on ne voit pas portent la signature de Gabart. C'est le même châssis que le Foncia, aujourd'hui le Banque populaire d'Armel Le Cléac'h. Gabart et Desjoyeaux ont navigué dessus ensemble, lors de la Barcelona World Race, avant de démâter. Il a eu l'occasion de partir avec un des maîtres et d'étudier ce qu'il fallait faire ou ne pas faire pour le modifier. Il a fait ça avec un timing parfait, en s'intégrant à une équipe très professionnelle. Ensuite, il a beaucoup navigué sur son nouveau bateau et a déjà montré qu'il pouvait remporter quelques courses. François Gabart et Armel Le Cléac'h sont des sportifs de haut niveau, très semblables.
Qu’est-ce qui a fait la différence entre eux ?
C’est sans doute la capacité de Gabart à pouvoir plus cravache