«La fin du mythe Armstrong est la preuve ultime de la crise irréparable du journalisme et du système sportifs qui se sont tant démenés pour le construire.» Sandro Donati n'a pas eu besoin d'allumer sa télé en pleine nuit pour écouter les confessions très partielles du Texan. Pour cet ancien entraîneur de l'équipe italienne d'athlétisme, la cause est entendue depuis près de trois décennies. L'ampleur de la diffusion du dopage dans le milieu professionnel comme dans les cercles amateurs n'est pas le seul fait de sportifs avides de performances inhumaines et truquées. Couvert et encouragé par les instances nationales et internationales, le dopage, explique-t-il, est «un phénomène de masse» solidement structuré.
Dans un livre publié récemment en Italie (Lo Sport del Doping, éd. GruppoAbele), Sandro Donati, âgé de 65 ans, retrace avec la précision méticuleuse de l'entraîneur de vitesse et de demi-fond qu'il fut, son combat face à la puissante machine du Comité olympique italien (Coni) et des médias. Dans ce brûlot défilent de nombreuses gloires du sport (du cycliste Marco Pantani, mort d'overdose en 2004, à la fondeuse Manuela Di Centa), des politiciens opportunistes et des médecins véreux comme Michele Ferrari, le «sorcier» de Lance Armstrong.
«Médailles». Du septuple vainqueur du Tour déchu, Sandro Donati rappelle : «Avant son cancer, c'était un bon rouleur mais complètement inadapté pour les courses à étapes. Après la maladie, il e