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ean-Pierre Dick (Vibrac-Paprec 3) a bouclé son tour du monde hier après-midi en 86 jours, 3 heures et 3 minutes, mais surtout après avoir réussi l'exploit de naviguer depuis le 22 janvier, soit les derniers 2 600 milles de course, sans sa quille. Un record périlleux. Le skippeur niçois a été accueilli à marée basse aux Sables-d'Olonne par plusieurs dizaines de milliers de personnes. Il raconte.
La victoire de la ténacité
«C'est ma troisième participation au Vendée Globe, et j'étais parti pour gagner ou terminer sur le podium. Mais tout a basculé. Cette arrivée, marquée par ma fierté d'avoir ramené le bateau sur la ligne en 4e position, valorise l'aspect d'aventure de la course. J'ai passé deux mois et demi à régler mes problèmes techniques. Cela a surtout tenu du travail d'équilibriste. Tout d'abord, j'ai perdu mon gennaker, qui était ma voile clé, alors que j'étais en tête dans l'océan Indien. Ensuite c'est un étai qui a cassé dans le Pacifique et qui m'a fait passer deux jours à l'envers et perdre 150 milles. J'ai perdu beaucoup de temps pour sécuriser cet étai, mais au moins, après, on en sort renforcé. On prend confiance en soi car il faut se sortir les tripes. J'ai passé huit ans de ma vie à préparer cette course. C'est ce qui me donne une envie incroyable de me battre.»
Un choix cornélien
«Lorsque j'ai perdu ma quille, j'ai eu la chance de me trouver près du winch de grand-voile. Le bateau était à 50-60 degrés de gîte