Tessa Worley est championne du monde. En survolant le géant de Schladming, sur la piste glacée de la Planai, elle a apporté, hier, à la France une nouvelle médaille d’or. A l’instar de sa compatriote Marion Rolland, sacrée dimanche en descente après avoir mystifié les favorites, Worley doit son titre à ses seules qualités et non pas à des chutes en série, un changement météo ou une piste se désagrégeant sous les semelles des meilleures. Non, Worley a simplement skié en championne.
Partie dans la première manche avec le dossard numéro 1, ce qui n’est pas toujours un cadeau lorsqu’il s’agit d’établir un temps de référence, la Française a placé la barre à des hauteurs stratosphériques. Aucune de ses rivales n’est parvenue à s’en approcher. La Slovène Tina Maze ou les Autrichiennes Kathrin Zettel et Anna Fenninger ont eu beau se jeter sur la ligne d’arrivée, s’aplatir avec l’espoir de s’allonger de quelques centimètres, pousser leurs bras en avant à s’en décrocher les articulations, rien n’y a fait.
Dans l’aire d’arrivée, on a vu une belle représentation de mimiques. Dubitative pour Zettel, repoussée à une demi-seconde. Interloquée pour Fenninger, avec presque une seconde dans les gencives. Douloureuse pour Maze, sans que l’on sache si la star de la spécialité grimaçait à cause de son genou droit touché ou en constatant l’écart creusé par la Française.
«Travailleuse». Mais ce n'était que la première manche, et il était alors facile d'imaginer la pression pesant sur les