Le ski nordique français doit beaucoup à ses combinés nordiques, et ce depuis très longtemps. Un après-midi de février 1992 notamment, au pied du tremplin de Courchevel, lorsque ces spécialistes d’une discipline d’un autre âge ont fait toute la lumière sur leur légèreté et leur pureté. Les idoles inattendues des Jeux olympiques d’Albertville se nommaient alors Fabrice Guy et Sylvain Guillaume, précurseurs d’un sport méconnu qui allait gagner à être connu. Depuis, si les équipes de France se sont relayées pour continuer à transmettre la flamme du combiné, il a fallu attendre l’arrivée d’un extraterrestre, Jason Lamy Chappuis, pour le faire briller.
Entre les Jeux olympiques (l’or en 2010) et les championnats du monde (trois titres entre 2011 et 2013), le jeune prodige brille désormais de mille feux. Après trois médailles en trois courses, il compte bien, samedi à Val di Fiemme (Italie), dans le team sprint à deux, décrocher sa quatrième médaille en quatre épreuves, un record en soi. A 26 ans, «Jez», qui a aussi frappé plusieurs fois en Coupe du monde (quatre globes de cristal), s’est forgé un nom parmi les Norvégiens, Autrichiens et Allemands pour qui la discipline la plus complète du ski nordique (saut et ski de fond) reste l’épreuve noble, vu qu’elle combine l’air et la glisse avec délicatesse. Un sport complet, pas permis à tout le monde.
Noble. Jason Lamy Chappuis est originaire de Missoula, ville du Montana si prisée du roman noir amér