Le Mans FC joue sa survie. Le club est au bord du dépôt de bilan : les salaires de février n’ont pas été payés, le déficit atteint 7,5 millions d’euros (sur 12 millions de budget), et il lui faut trouver 3 millions pour se recapitaliser avant la fin de saison, sinon il risque de mettre la clé sous la porte et de dégringoler aux échelons inférieurs. Et là, c’est le contribuable qui payera.
Pourquoi ? D’abord, la ville s’est vue trop belle. Elle a conçu un superbe stade de 25 000 places à l’époque où Le Mans FC flambait en L1 grâce à Drogba, Gervinho ou Romaric. Problème : quand la «MMArena» a été livrée, en 2011, il était descendu en L2. Dans un pari risqué, le club a conservé le même budget pour essayer de remonter. Il a raté la marche de peu. Depuis, c’est la misère. Le Mans FC a accumulé les pertes et se trouve, comme la ville, au stade de la crise de nerfs.
Le stade, justement, a coûté 104 millions d'euros, 34 millions de plus que la dernière estimation, en 2007. Les collectivités en ont payé 49 millions (1). Pour le reste, le bâtisseur, Le Mans stadium, filiale de Vinci, a obtenu une concession en PPP (partenariat public-privé), de trente-cinq ans à compter de 2008. Les collectivités payent à ce titre chaque année 1,3 million. Vinci s'est aussi assuré 15% de la billetterie et fait payer 500 000 euros par an, à titre de compensation, «l'aléa sportif» né de la descente en L2. Si Le Mans est encore relégué et perd son statut pro, Vinci a le droit de réclamer des diza