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Portrait

Le chemin de la révolution de Saber Khlifa, buteur d’Evian

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Parti de Tunis, l’attaquant tunisien a dû traverser la Libye et l’Egypte en plein printemps arabe pour rejoindre son club haut-savoyard.
publié le 29 mars 2013 à 20h06

Flow lent, français hésitant et regard qui transperce : Saber Khlifa (26 ans) parle enfin. L'attaquant tunisien de l'ETG (Evian-Thonon-Gaillard) raconte le parcours qui l'a mené jusqu'à cette brasserie d'Evian-les-Bains. Timide, il a longtemps esquivé la presse. Une réserve qui remonte à loin. A son enfance à Gabès. Sur les côtes de la Méditerranée, au milieu de sa famille (trois frères, une sœur, un paternel chef cuistot dans un grand hôtel, une daronne à la maison), Saber fait surtout parler ses pieds. Pas encore 10 ans et tout le quartier le sait déjà : le môme a un truc en plus. L'école n'est qu'un hobby qu'il abandonne à 17 ans, en partance pour le grand voyage. «J'ai signé dans la foulée pour cinq saisons à l'Espérance de Tunis, le club que j'ai supporté toute ma jeunesse», raconte-t-il fièrement.

Mais le rêve se casse la gueule. Pour lui, l'Espérance porte mal son nom. «J'ai passé deux ans entre le banc et le terrain. Ensuite, j'ai été prêté à un club plus modeste, à Hammam-Lif, dit-il. Là-bas, pendant deux ans, je me suis construit : j'ai progressé, j'ai connu l'équipe nationale, je me suis marié. J'étais au top.»

Lignes coupées. Au bout de deux saisons d'un prêt longue durée, Khlifa retrouve la capitale. Il traîne des pieds mais Faouzi Benzarti, le coach de l'Espérance, se montre convaincant puisque le club, même s'il a échoué, a atteint la finale de la Ligue des champions africaine. Malgré cela, le coach est con