C
e devait être «le meilleur stade de football du monde», selon les dires de l'inoxydable et truculente Rita Barbera, maire de Valence et membre du Parti populaire (droite). Cette déclaration tapageuse date d'août 2007, lorsque les travaux étaient lancés sur les chapeaux de roue. Les Valenciens découvraient alors une maquette à couper le souffle : un mastodonte de verre et d'acier en forme de soucoupe volante, un temple du foot ultradesign de 75 000 places, avec boutiques chics, cinémas et restaurants thématiques. Le tout à deux pas du nouveau palais des congrès, au nord-est du port méditerranéen.
De quoi remiser aux oubliettes l’actuel stade de Mestalla, situé au cœur de l’agglomération, le chaudron historique du Valence CF, un des grands clubs de la Liga, le championnat de foot espagnol. Cinq ans, plus tard, le «Nou Mestalla» (le nouveau Mestalla) est un immense chantier arrêté depuis 2009, hérissé de sept grues immobiles, au centre duquel une dizaine de camions exposés à l’air salin rouillent tranquillement.
A Valence, ce qui aurait dû être un stade flamboyant est devenu l'objet de toutes les moqueries. Quant aux joueurs du club, ils se doutent que jamais ils ne fouleront sa pelouse puisque, à l'évidence, rien ne permet d'entrevoir une issue. «C'est le symbole du temps de la mégalomanie, l'époque où rien n'était trop grand pour Valence, commente le journaliste Rodrigo Terrassa, qui a enquêté sur cette affaire. Le Nou Mestalla est l'image désolante de la