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Libération
Interview

«La natation française, c’est de l’artisanat»

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Denis Auguin, directeur technique adjoint, s’inquiète pour la relève :
publié le 12 avril 2013 à 20h06

La natation française semble se porter comme un charme depuis cinq ans. Mais le bilan exceptionnel des Jeux de Londres cache une certaine crise. La relève tarde à arriver et le nombre de jeunes nageurs de la base ne progresse pas. Denis Auguin, ex-entraîneur d’Alain Bernard et aujourd’hui directeur technique adjoint expose, à l’occasion des championnats de France qui se déroulent à Rennes jusqu’à dimanche, sa mission pour la fédération.

Avec le directeur technique national, Lionel Horter, vous considérez que la natation française est en danger. Pourquoi ?

Le constat n’est pas brillant. Il suffit de regarder le championnat de France des jeunes, qui a eu lieu la semaine dernière, et les championnats qui se déroulent à Rennes. Il y a des courses qui ne sont pas au niveau. C’est le cas en brasse dames, papillon dames, dos dames ou en 4 nages messieurs. Certes, le bilan des JO est très flatteur, avec 7 médailles dont 4 d’or en 12 finales. Mais ces résultats sont trompeurs. Avec Lionel Horter, nous ne voulons plus être dépendants de deux ou trois individualités. On aimerait sortir du nageur spontané. Ma mission est d’essayer de développer une plus grande masse capable d’accéder au haut niveau. Il faut créer une vague de fond.

Y a-t-il un problème de structures ?

La natation française, c’est de l’artisanat, contrairement à d’autres nations comme l’Australie, les Etats-Unis ou le Japon, où c’est de l’industrie. Nos clubs ont leur spécificité. Il ne faut pas qu’on perde ce qui fait aussi notre particularité. Mais aujourd’hui, la pyramide est inversée. Il y a 20 nageurs au niveau «élite», ce qui est un chiffre cohérent. Ensuite, il y a 17 «s