Dimanche, alors que Philippe Gilbert et consorts s’expliqueront sur la doyenne des classiques, Liège-Bastogne-Liège, Natnael Berhane exercera son talent aux environs d’Alanya, pour l’étape inaugurale du Tour de Turquie. En attendant de pouvoir s’exprimer dans les courses ardennaises, que ses proches disent taillées pour lui, ce cycliste érythréen fait tranquillement ses classes sur des épreuves de seconde zone.
A 22 ans, Natnael Berhane vit sa première saison de coureur professionnel. Il a atterri début février au manoir des Essarts, le siège vendéen de l’équipe Europcar, où il vit à plein-temps. Ses partenaires d’entraînement se nomment Thomas Voeckler et Pierre Rolland. C’est peu dire que le dépaysement est total.
«Polyvalent». Sa plus belle victoire, Natnael Berhane dit l'avoir remportée en 2010, sur le tour d'Erythrée. Une étape au profil particulier : «60 kilomètres de plat, puis 60 kilomètres d'ascension, pour rejoindre la capitale Asmara. On passait du niveau de la mer à 2 400 mètres d'altitude.» Berhane se rappelle avoir passé la ligne en solo, mettant son premier poursuivant à quatre minutes. Depuis, son horizon a changé. L'homme a quitté ses parents, vécu quelques mois en Suisse, au Centre mondial du cyclisme (CMC), avant d'attirer le regard de Jean-René Bernaudeau. «Il est polyvalent, plutôt très doué», dit le patron d'Europcar. Après son compatriote Daniel Teklehaimanot en 2012, Berhane est le deuxième coureur