Tout jeune, à chaque fête déguisée, il choisissait la même panoplie : celle d’un torero dans son habit de lumière, la muleta dans une main, une épée en plastique dans l’autre. Son rêve de l’époque était de défiler un jour dans les rues de sa bourgade natale, porté en triomphe par les siens. Si ce n’était la profession - le football au lieu de la corrida -, cette fantaisie enfantine s’est accomplie : lorsque Sergio Ramos met les pieds dans Camas, un gros bourg poussiéreux de la périphérie ouest de Séville, les acclamations ne manquent jamais pour célébrer le héros local. Lequel n’a jamais oublié ses proches, à commencer par ceux de son sang : sur ses dix tatouages, quatre portent le nom de ses parents (José Maria et Paqui) et ses frères (René et Miriam). Leur fierté n’est pas sans motif : depuis qu’en 2005 le Real Madrid a déboursé 31 millions d’euros (un chiffre record pour un défenseur), jamais le pur-sang sévillan n’a démérité, connaissant une ascension fulgurante.
D'abord comme arrière-droit, où il n'a pas tardé à faire oublier l'historique Michel Salgado. Ensuite en charnière centrale, où il évolue depuis deux ans, apprenant aujourd'hui le métier au Français Raphaël Varane et reléguant sur le banc les Portugais Ricardo Carvalho et Pepe, pourtant deux protégés de leur compatriote entraîneur José Mourinho, les trois hommes partageant d'ailleurs le même agent (lire ci-contre).
Athlète et virtuose. Sergio Ramos est aussi indispens