Javier Pastore, c'est indéfectiblement cette scène incroyable, juste après avoir ouvert le score à la 8e minute du quart de finale disputé le 17 avril au Parc des sports d'Annecy contre Evian-Thonon-Gaillard : pas le moindre geste de joie, tout juste un vague salut à son passeur décisif, Christophe Jallet. L'attitude de l'attaquant argentin veut alors dire ceci : on va en mettre dix. Mais le Paris-SG s'est fait sortir ce soir-là (1-1, 1-4 aux tirs au but), le coach italien Carlo Ancelotti a parlé de «désastre» et, depuis lors, l'attaquant du PSG, symbole vivant de la politique du club consistant à surpayer les transferts (42 millions d'euros dans son cas) et les salaires (350 000 brut), incarne autre chose : la motivation fluctuante de joueurs préférant les joutes de prestige contre le FC Barcelone ou le FC Porto qu'une partie de manivelle à Brest ou à Reims.
Quand il passe après les matchs dans la zone mixte dévolue aux échanges avec les médias, Pastore détonne, un peu lunaire et innocent : le privilège de son inexpérience (23 ans), quand le regard d'un Thiago Silva suffit à dissuader de toute tentative d'approche. Après le match contre Evian, alors que ses coéquipiers passaient au large sans se faire d'illusions sur les réactions d'Ancelotti, Pastore s'était montré dispo : «Cette élimination n'est pas un échec. C'est juste un match. Et puis voilà ce qui arrive quand on joue mal.» Le foot comme un jeu, où l'on décide de mettre une intensité au pr