On n'oubliera pas de sitôt la magnifique finale de Ligue des champions remportée (2-1) samedi à Wembley par les Allemands du Bayern Munich - où le Néerlandais Arjen Robben (une passe décisive plus un but à la 89e) a brillé comme un astre - contre les autres Allemands du Borussia Dortmund : trois buts, sept ou huit arrêts de gardien exceptionnels et une sorte d'acmé de ce que le foot d'outre-Rhin peut offrir ; des courses de partout, un haut régime athlétique, des frappes toujours cadrées et des types ondoyant sans relâche sur tout le front de l'attaque comme un affamé passe devant un buffet dressé par les plus grands chefs en goûtant quelque chose à chaque fois.
En apparence, cette finale est à rebours de l’histoire : un marquage culturel prononcé à l’heure où les frontières ont disparu, le foot ayant fait cette révolution-là dès le milieu des années 90 avec l’arrêt Bosman.
Mais force est de constater que ce Bayern-Dortmund a enfoncé un clou. Le FC Barcelone ou la sélection espagnole dominent le foot depuis cinq ans grâce à un style extrêmement typé, où la conservation du ballon (c’est-à-dire la technique individuelle du joueur, déplacements compris), entendue comme l’arme défensive absolue - si l’adversaire n’a pas le ballon, il ne marque pas -, a été portée à des niveaux stratosphériques ; jusqu’à 75% de possession sur certains matchs. En poussant un peu, on peut même voir dans la Ligue des champions remportée en 2012 par les Londoniens de Chelsea aux dépens du Ba