Capable du meilleur comme du pire, Gaël Monfils avait poussé le vice, ces dernières semaines, jusqu'à laisser ses fans dans un épais flou à l'approche du rendez-vous fantasmé par tous les joueurs français depuis la victoire de Yannick Noah il y a trente ans. Le Parisien ne devait même sa présence sur le court Philippe-Chatrier, hier, qu'à la 39^e wild card de sa carrière. Une invitation justifiée par ses états de service d'ancien demi-finaliste et quart de finaliste en 2008 et 2011 (à chaque fois défait par un Roger Federer aérien).

L'ancien numéro 7 mondial (en juillet 2011) a glissé au-delà de la 100^e place après une saison 2012 noire : blessure au genou le privant d'un quart de finale à Roland-Garros, puis de Wimbledon et des JO, d'autres bobos, un peu de déprime, au point de confesser son impuissance, il y a une poignée de semaines : «En ce moment, je bosse comme un dingue. Je passe un temps fou sur les courts. Je m'accroche. C'est dur. Je joue de mieux en mieux, mais je ne gagne toujours pas.» A ce tableau compliqué se sont ajoutées ses séparations plus ou moins à l'amiable avec deux entraîneurs, Patrick Chamagne à l'automne, et Eric Winogradsky au printemps. Ce n'est pas banal de voir débarquer un joueur du rang de Monfils seul dans un tournoi du Grand Chelem.

Âme sœur. Seul au point, lors de l'entraînement de dimanche mené sous l'œil de son père, d'amuser le public en se souvenant qu'il venait