La conférence de presse d’après-match : un exercice de style imposé à Roland-Garros aux vainqueurs et vaincus, auquel ces derniers se prêtent avec plus ou moins de bonne volonté. Des visages fermés, des yeux rougis, de la colère contenue, de la mauvaise foi, de la résignation. Des réponses hors sujet sur le mode monosyllabique. Et il y a ceux ou celles qui prennent le temps de s’expliquer pour justifier leur défaite d’un jour. Parfois, il n’est pas besoin de se chercher des excuses après un match que les spectateurs ont trouvé énorme.
Ennui. Hier soir, après trois heures de combat, le Français Gilles Simon, qui a humé la victoire contre le Suisse Roger Federer pendant un peu plus de trois sets (6-1, 4-6, 2-6, 6-2, 6-3), avait une explication toute trouvée : Federer lui-même, 900 victoires depuis ce week-end et un 36e quart de finale dans un tournoi du Grand Chelem en perspective. Elégant, Simon s'est dit triste d'avoir perdu, et heureux d'avoir pris part à un match majuscule. Tous n'ont pas sa délicatesse.
Le Russe Nikolay Davydenko par exemple, d'un ennui abyssal sur le court, ne l'est pas moins en dehors, sans raquette. Sèchement défait au 3e tour par Richard Gasquet samedi (6-4, 6-4, 6-3), il n'était pas d'humeur. Que pensait-il de son match ? «Question plutôt ennuyeuse. Ce n'est pas intéressant de vous dire ce que j'en pense. Je dirai mes pensées à la presse russe. Je l'ai joué comme je le devais et j'ai perdu