L’heure de Jo-Wilfried Tsonga est donc arrivée. Plus encore que de décrocher un billet pour sa première demi-finale à Roland-Garros - billet gagné hier au prix d’une victoire expéditive (7-5, 6-3, 6-3) contre le Suisse Roger Federer - et d’entretenir le rêve de succéder à un Yannick Noah vainqueur en 1983, il s’agissait hier pour le numéro 1 français d’écrire une deuxième page de son histoire sur la terre d’Auteuil.
Car au-delà de l'enchaînement des succès et des défaites, il y a pour chaque joueur la poignée de «rencontres référence», les matrices d'un storytelling qui bâtit la mémoire d'une carrière. «Cette grosse victoire qui me manque ici», comme l'expliquait Tsonga avant le match. Il y a un an, le Français avait écrit la première page : quatre balles de match mais une défaite contre Novak Djokovic en quart.
La deuxième page a été écrite hier. Federer : l'homme aux 17 titres de Grand Chelem, aux 36 quarts de finale en Grand Chelem de rang, et 900e victoire sur le circuit pro dimanche contre le Français Gilles Simon. Sur le papier, Tsonga est pourtant rentré légèrement favori sur un court central avide de jeu et d'émotions, comme un enfant : favori, car très solide lors de ses quatre premiers tours remportés sans perdre un set face à des adversaires il est vrai classés au-delà du 25e rang mondial.
Tsonga ne s’est pas transfiguré en un an : toujours aussi puissant, juste un peu plus patient dans l’échange, la base de la grammaire sur te